BEETHOVEN, Dans ses pensées
Spectacle de 18h à 19h et concert à 20h301825, il y a 200 ans, Ludwig Van Beethoven lit une lettre qui lui est adressée par une femme qui lui écrit, émerveillée par les 32 Sonates de Beethoven qu’elle a toutes jouées et aimées. Ludwig, tout surpris, heureux de l’effet produit par ses œuvres repense avec bonheur à ses chefs d’œuvres qu’il rejoue dans sa tête où il nous livre ses pensées, ses secrets.
Poésie, magie et chant au programme.
Spectacle à 18h conçu par le pianiste Xavier-Charles Catta
Un concert suivra à 20h30 avec 3 Sonates de Beethoven (1770-1827)
Sonate 13
Sonate 14 « Clair de Lune »
Sonate 29 « Hammerklavier » Opus 106
Xavier-Charles Catta, Piano
Pour réserver, cliquez sur le bouton PARTICIPER ci-dessous :
Télécharger le programme
LE PROGRAMME
Sonate 13
- Andante – Allegro – Andante
- Allegro molto e vivace
- Adagio con espressione
-
Allegro vivace
Sonate 14 « au clair de lune »
- Adagio sostenuto
- Allegretto
- Presto agitato
Sonate 29 « Hammerklavier » Opus 106
- Allegro
- Scherzo. Assai vivace
- Adagio sostenuto. Appassionato e con molto sentimento
- Largo – Allegro risoluto
Ludwig van Beethoven (1770-1827) publiait en 1802 deux sonates pour piano sous le numéro d’opus 27 :
la 13 en mi bémol majeur, op.27/1, et la 14 en do dièse mineur, op.27/2,
célèbre sous le titre de Sonate au clair de lune.
Ces deux merveilleuses oeuvres sont les deux seules sonates pour piano de Beethoven portant le titre de « Sonate quasi una fantasia »,
(Sonate presque une fantaisie), « Fantaisie » désignant une pièce musicale sans forme fixe et dégageant une impression de spontanéité voire d’improvisation.
Ces deux chefs d’oeuvre de Beethoven entre Fantaisie et Sonate constituent une expérimentation réussie de la forme Sonate conçue plus librement.
Sonate 13
1800
Tous ceux qui l’ont jouée l’adorent. Cette Sonate dédiée à la princesse Joséphine von Liechtenstein. peut être qualifiée de fantaisie dans la mesure où ses différentes parties s’enchainent. Néanmoins, les indications de tempo permettent de distinguer quatre mouvements.
Ainsi, la forme sonate reste encore présente, elle est simplement aménagée avec liberté.
Qu’il s’agisse de Sonate ou de fantaisie, cette somptueuse pièce dégage une atmosphère paisible, joyeuse, chantante, noble, lyrique et idyllique, à l’image de son début, comme une lettre qui parle.
Sonate 14 « au clair de lune »
1801
En novembre 1801, alors que Beethoven se plaignait de plus en plus de la baisse de son audition, sans pour autant être personnellement malheureux,
il écrivait à son ami d’enfance de Bonn, Gerhard Wegeler : » Ce changement m’est venu grâce à une jeune fille charmante et charmante, qui m’aime et que j’aime.
J’ai connu de nouveaux moments de bonheur ces deux dernières années, et c’est la première fois que je sens que le mariage pourrait me rendre heureux. »
Cette jeune fille, c’était la comtesse Gulietta Guicciardi (1782–1856), à qui est dédiée la Sonate au clair de lune.
Beethoven la rencontra en 1800 et lui donna des leçons de piano. Son rêve fut brisé; en 1803, Gulietta épousait le compositeur Wenzel Robert Graf von Gallenberg.
L’oeuvre est surprenante : contrairement à la sonate classique, elle ne débute pas par un mouvement rapide, mais par le célébrissime Adagio sostenuto, nous plongeant de suite entre drame et grandeur. Le deuxième mouvement s’apparente à un petit scherzo plutôt posé et conventionnel. Franz Liszt comparait cet Allegretto à une « fleur entre deux abîmes ». Le troisième et dernier mouvement empreint d’émotion (Presto agitato) nous ramène à ces abîmes, à la différence que tout ici est beaucoup plus rapide. Les triolets lents se transforment en un bouillonnement de doubles croches.
Avec son atmosphère mélancolique, la « Sonate au clair de lune » est considérée comme un précurseur du romantisme musical.
Longtemps après la mort du compositeur, le critique musical Ludwig Rellstab entendit le célèbre premier mouvement et se remémora une image précise : une promenade nocturne en bateau sur le lac des Quatre-Cantons. C’est ainsi que Rellstab donna à cette oeuvre le nom de « Sonate au clair de lune ».
Sonate 29 « Hammerklavier » Opus 106
1817-1818
Disons-le tout net : aucun qualificatif ne peut être à la mesure (ou démesure) de ce monument qui reste pour tous, et notamment pour les interprètes, une montagne où la récompense finale est à hauteur des obstacles résolus. Beethoven en avait conscience puisqu’en confiant le manuscrit de cette sonate en si bémol majeur opus 106 à son éditeur, il déclara : « Voilà une sonate qui donnera du fil à retordre aux pianistes, quand on la jouera dans cinquante ans ! »
Car comme le dit Guy Sacre en évoquant son gigantisme, « sa longueur est moins en cause que la difficulté de son langage, qui va croissant au fur et à mesure que l’œuvre avance. Les deux premiers morceaux, premiers aussi par la date de composition, sont assez normaux, et du reste Beethoven, qui hésitait beaucoup sur le contenu définitif de sa sonate, envisageait, parmi d’autres possibilités, de la limiter purement et simplement à ces deux-là. L’adagio, immense mouvement, offre plus de résistance, ne se laisse pas apprivoiser du premier coup. Mais la fugue surtout dépasse les notions ordinaires du goût, refusant de charmer, poussant même exprès du côté de la laideur. »
Nous entrons ici dans un autre monde, ce n’est plus de la musique, c’est de l’architecture.
Cette « sonate-symphonie », un des plus grands chefs-d’œuvre de Beethoven, complètement hors normes, risque de décontenancer l’auditeur, dans ses proportions, ses moments d’éternité dans le Largo et l’immense finale, interminable fugue à trois voix; couronnement polyphonique de l’opus 106 et semblant à elle seule une œuvre complète et indépendante, cette fugue colossale, au contrepoint complexe mêle virtuosité et agressivité, représentant bien l’ ascension périlleuse d’un sommet.
« La tension surhumaine de la sonate opus 106 est due à ce duel d’un homme seul et d’un instrument insuffisant ; sa grandeur, c’est cette victoire arrachée de haute lutte sur la solitude. »